Qui suis-je ? Le concept de multiplicité

Au début, nous avons généralement une représentation de notre esprit comme une entité monolithique. De ce fait, la multiplicité des émotions et des pensées, leurs variétés n’avaient qu’une seule origine, celle d’une personnalité unique et indivisible.

La notion de multiplicité des personnalités est apparue dans la société avec Freud lorsqu’il évoqua un modèle tripartite : le ça, le moi et le sur moi.

Depuis, les théories ont évolué vers l’existence d’une composition d’entités psychiques qui interagissent entre elles.  Les théories mettent en valeur que ces entités intérieures sont plus que des simples agrégats de pensées ou d’émotions, ou plus que des états de la pensée. Les théories les considèrent comme des personnalités distinctes, chacune ayant ses propres émotions, désirs, âge, tempéraments, capacités…  

Ces sous-personnalités ou personnages intérieurs qui nous composent ont aussi un large degré d’autonomie ; elles pensent, parlent et ressentent indépendamment de la personne à l’intérieur de laquelle elles se trouvent. Ce sont des êtres comme nous mais avec des personnalités, croyances, valeurs et donc comportement potentiellement différent des nôtres.

Selon les théories elles portent le nom d’entités intérieures, de personnalités autonomes, d’enfants intérieur, de parties de nous ou sous-personnalités, d’aspect de nous, de schémas d’énergie… Peu importe le nom que vous leur donnez tant que ce nommage vous correspond.

Ces parties qui nous composent sont sensibles à notre respect ; il est par conséquent préférable de les considérer en leur attribuant des qualités et des réactions de type humaine. Chaque partie à sa raison d’être, animée par une intention, but, rôle, mission, fonction positive envers vous-même. Nous désirons tous en premier lieu le bonheur et donc ce qui nous compose également. Ce qui est plus important pour elle, est son intention, son identitaire et non les moyens de la mise en œuvre. Nous pouvons donc agir sur ses comportements tant que nous proposons d’autres chemins pour y accéder et qui respecte ce qu’elle est.

Chacun de nous est une famille intérieure composée d’un ensemble de personnalités distinctes et autonomes qui interagissent plus ou moins sur nos comportements selon l’environnement (ce qui explique nos différents comportements selon le contexte). Chaque membre de la famille a besoin d’exister et d’être reconnu. Ils  appartiennent à un groupe solidaire ayant un seul et même projet : vous-même et votre bonheur.

Il paraît logique que dans cet ensemble il existe un chef de famille, d’orchestre, un leader, une entité primaire, que l’on nommera « Self » qui guide, coordonne l’ensemble. Le Self possède en lui les caractéristiques nécessaires pour nous mener vers une vie intérieure et extérieure harmonieuse. Pour la grande majorité des personnes, nous le nommons « je » et il dirige notre personnalité.

Robert Dilts, l’un des fondateurs de la PNL a fourni la  définition suivante pour

  • Une partie :« une manière métaphorique de parler de stratégies et de programmes indépendants de comportement. Les programmes ou parties, développent fréquemment un personnage qui devient une de leurs caractéristiques identificatoires. »
  • Un comportement : « les actions et réactions physiques spécifiques à travers lesquelles nous interagissons avec les gens qui nous entourent et avec l’environnement ».

Dans un même contexte, lorsque les parties sont en accord, tout est fluide.

Toutefois, il peut arriver qu’elles soient en concurrence ou/et désaccord et dans ce cas, nous pouvons nous retrouver dans l’une des situations suivantes :

  • L’une des deux parties est plus forte que l’autre et donc l’une gagne. Par exemple, lorsque nous continuons à fumer ou à manger un gâteau malgré l’envie de calmer notre consommation. Il se peut d’ailleurs qu’il y ait une coalition entre deux ou plusieurs parties contre une autre.
  • Les deux parties sont de même force. Egalitaire, aucune décision n’est prise et notre fonctionnement est bloqué. Par exemple, lorsque nous n’arrivons pas à prendre une décision.
  • Une troisième partie intervient et décide de prendre le contrôle de la situation : c’est ce qui se passe par exemple lorsque nous hésitons longuement pour savoir si nous partons en vacances avec des amis ou si nous allons voir nos parents âgés et que, au bout du compte et tout bien pesé, nous avons beaucoup trop de travail pour prendre des vacances ! Celle qui décide qu’il y a trop de travail met les deux autres hors-jeux.
  • Les deux parties discutent entre elles et se mettent d’accord pour contrôler des domaines de fonctionnement différent et respecter le territoire de l’autre. Par exemple remplir ses papiers administratifs le dimanche matin et se promener l’après-midi plutôt que se promener en faisant des reproches parce que l’on n’a pas rempli les papiers ou de remplir les papiers en bougonnant parce qu’il fait beau.
  • Les parties, quel que soit leur nombre, décident de coopérer en poursuivant un but commun, perçu comme compatible avec l’intention de chacune d’elle.
  • Les parties peuvent aussi s’unir et ne plus former qu’une seule partie si leur intention est commune et que le maintien de l’identité séparé ne se justifie plus.
  • Elles peuvent être en conflit un moment donné, puis se rendre compte que le litige est secondaire par rapport à l’enjeu sous-jacent

Mon accompagnement durant une séance consiste également à travailler à l’harmonisation de ces différentes facettes internes, tout comme un thérapeute familial qui apprend aux membres d’une famille vivant sous le même toit à communiquer entre eux, à régler les désaccords et à apprendre à négocier au bénéfice de la famille entière.

Il est important de se rappeler que :

  • Le comportement est séparé de la partie qui le génère.
  • Chaque partie a une raison d’être. Sa présence est salutaire à la personne ; elle a une intention positive.
  • Le plus important pour cette partie est sa fonction positive et non le comportement associé pour y accéder.
  • Il existe plus qu’un comportement pour réaliser son intention positive. Là où les parties ne savent peut-être pas qu’il existe d’autres moyens pour répondre à leur intention positive.
  • Tout comportement qui sera en accord et satisfera encore plus l’intention positive sera aisément accepté par la partie.
  • Il est toujours possible de trouver une solution, particulièrement avec soi-même.

Laisser un commentaire